Quand l’art s’invite dans mes photos

Je suis passionnée par l’art. Sous toutes ses formes. Il se trouve que lorsque l’on fait des études d’archéologie, comme ce fut mon cas, le cursus en histoire de l’art est obligatoire. Ensuite, pendant mes études de cinéma, je n’ai jamais cessé de créer des liens avec l’art.
Encore aujourd’hui, je quitte souvent mon Morvan pour visiter de beaux musées ou pour des expos exceptionnelles. La dernière qui m’a particulièrement touchée est celle de Whistler, je n’avais encore jamais vu ses œuvres en « vrai ». Rien n’égale l’émotion délicate d’une toile qui s’adresse à vous, même lorsqu’il faut jouer des coudes pour voir quelque chose comme c’était le cas à Orsay pour cette expo.

Le portrait de la mère de Whistler, de profil, assise, est très impressionnant car il souligne la force de cette femme délicate. Cette posture, je l’ai retrouvé sur le mariage de Laëtitia, une femme très douce qui fait pourtant preuve d’une grande force de caractère.

Arrangement en gris et noir n°1, James Abbott McNeil Whistler, 1871

Je ne suis pas une photographe qui construit ses images avec une intention préalable. Je me laisse toujours prendre par l’émotion de l’instant, la lumière, les expressions ...

Ainsi, l’expression de Lauranne sur cette photo m’a tout de suite renvoyé à ce tableau incroyable de Delacroix.

Jeune orpheline au cimetière, Eugène Delacroix, 1824.

Malgré mon approche spontanée de la photo, très souvent mes images ressemblent à des œuvres que j’aime. Ce n’est pas intentionnel et la plupart du temps, je ne fais ce lien qu’à l’édition des photos.

Sans doute, ces œuvres sont-elles inscrites en moi, comme une façon de voir le monde qui m’entoure.

Femme à la fenêtre, Caspar David Friedrich, 1822.

Je n’ai pas demandé à Léa de prendre cette pose, elle a naturellement fermé les volets pour rafraîchir la chambre. Et pourtant, le cadrage et la mariée font penser à ce tableau de Friedrich, romantique et à l’instant suspendu.

Bien sur, ces photos ne sont pas des copies. Cela me demanderait un travail de mise en lumière et de mise en scène considérable. Certains photographes réalisent cela avec brio. Cela ne m’intéresse pas vraiment de faire ce genre de photo mais je trouve très amusant de trouver des cadrages, des expressions, des attitudes ou des formes qui se rapprochent des oeuvres que j’aime.

Femme agenouillée de dos, avec un drapé, Jean-Baptiste-Marie Pierre (1713-1789)

Cela se retrouve encore plus sensiblement dans mes photos de paysage. En mariage, je n’ai pas beaucoup de temps, je suis en mode reportage. Mais en balade photographique, je pense plus à ce qui nourrit mon imaginaire comme les magnifiques tableaux de nature de Gustave Courbet, qui sait si bien peindre le mystère des forêts profondes.

La ronde enfantine, Gustave Courbet, 1862.

De même, les estampes japonaises ont beaucoup influencées ma façon de voir les paysages hivernaux. Les arbres écrasés de neige se dessinent souvent en premier plan.

Embarcadère sur la rivière Sumida, Hiroshige, vers 1830.

Parfois, je retrouve dans un tableau une idée qui vient mettre en défaut ma photo. Je me dis à postériori, ma photo aurait peut-être été meilleure si j’avais su traduire cette idée comme a pu le faire tel ou tel peintre.

Printemps, Claude Monet, 1886.

Ainsi, Laëtitia et Jonhatan n’auraient-ils pas été mieux assis au premier plan, sous les arbres en fleurs remplissant tout le haut de la photo ?

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